PLANS | SONS et DIALOGUES |
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Séquence 1 : cuisine et abattoir (2'04") |
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1. Plongée plan serré : un hachoir tenu par la main de Léna broie à toute vitesse un mélange oignon-viande posée sur une planche à découper (8") | bruit saccadé du hachoir |
2. Le dos et la croupe de Léna debout en robe noire, en train de couper son mélange. La main de Valdès apparaît brusquement dans le champ et claque violemment le postérieur (3"). | idem 1 + claque |
3. Un crochet de boucher s'abat sur la carcasse d'un veau dont on voit l'arrière-train (2"). | "Han" sonore du boucher + bruit du crochet dans la bidoche |
4. De dos devant son plan de travail, buste et tête de Léna qui a suspendu son activité de broyage, Valdes de dos au premier plan en amorce. En se tournant vers lui, elle a un geste de la main pour s'essuyer des larmes (les oignons). Elle s'est coupée. Sa main maculée de sang et de viande laisse des traces sur sa pommette. (4") |
Léna, haineuse : "Aïe ! Mais quel con! Stronzo !" NB : tous les échanges de dialogue dans le couple sont brouillés, peut-être par des surimp sonores d'autres mots équivalents d'autres langues |
5. Les pattes arrière d'une carcasse d'animal tirée dans le sang et la sciure (3"). | pas, souffle, raclement de la carcasse (bruits d'ambiance) |
6. Une hache tranche la nuque d'un bœuf. Légère contre-plongée qui permet de voir la hache descendre, et la tête s'affaler en gros plan (2") | ambiance : meuglement + décapitation |
7. Valdes et Léna face à face, très près l'un de l'autre. Lui 3/4 face. Bien qu'ils soient filmés serrés on voit qu'ils sont dans une cuisine, très middle-class, rien d'original si ce n'est la collection de couteaux qu'on aperçoit au mur. Après tirade Léna, zoom avant très rapide sur la bouche de Valdes qui s'insurge, violent (4"). |
On ne sait si c'est fureur ou désir, ou en manière d'excuse, Valdes dit : "ta croupe" Léna, toujours viande sous l'œil, dit, méprisante : "pfft, impuissant ! mets la table", sous-titré "fuck you, son of a bitch !" Valdes : "non !" |
8. Énucléation d'un bœuf (2") | bruit d'une gifle forte + meuglements |
9. Le sang gicle de la nuque d'une bête qu'on tue au revolver. (1") | Valdes : "Salope !" + coup de feu |
10. Le couteau du boucher ouvre un abdomen. On voit filer la lame, et les tripes glisser entre les muscles qui s'écartent. (3") | Léna crie (pas de peur, plutôt comme qui accuse un coup) |
11. Valdes et Léna enlacés debout, on ne sait plus où ils sont, pano circulaire descendant autour d'eux en légère contre-plongée. Au passage on voit la main de l'homme sous la robe de la femme, côté fesses. (6") | gémissements féminins de plaisir, souffle accéléré de l'homme |
12. La main du boucher arrache un cœur dans une carcasse déployée. (2") | suite idem 11 |
13. 13 Léna bien mise et calme regarde par la fenêtre, l'air mélancolique (GP 3/4face) immeuble en face en arrière-plan flou. (5") | bruits de couverts + rue lointaine |
14. Valdes à table, GP face. Il en a plein la bouche, regarde droit devant lui, l'air vaguement dégoûté. Au moment où sa fourchette chargée entre dans le cadre, contre-champ. (5") | couteaux-fourchettes + machouillages |
15. Léna à table, GP face, mange rêveusement. Elle a un peu de bave huileuse à la commissure des lèvres. (4") | idem 14 |
16. Valdes, GP face, mâche, l'air de plus en plus dégoûté. Il se penche sur son assiette pour la renifler puis relève la tête en fixant l'assiette des yeux. (8") |
On entend Léna hors champ, mi-inquiète mi-agressive : "qu'est-ce que t'as ?" Valdes, rageusement : "infect !" |
17. TGP sur la bouche de Léna qui finit de mâcher et dit (2") | Léna : "Fumier" |
18. Plan filmé du plafond. Ils sont encore assis à table. Léna se lève d'un bond en renversant sa chaise, se jète sur lui la fourchette en avant. Il l'attrape au poignet et la repousse violemment contre l'évier (en partie hors-champ) en se levant. (7") |
ambiance + Léna hurle : "fumier, salaud, dégueulasse, tu vas crever oui, tu vas crever !" (sous-titrée en allemand) Valdes : "conne !" |
19 à 32. Alternance de plans très courts et très serrés de bagarre et de scènes de boucherie (équarissage, découpe...) : il la tire par les cheveux, elle le griffe au visage... (20") | insultes en français, italien et portugais + ambiance (mobilier heurté, bris de vaisselle). Valdes : "T'es moche, t'entends ? t'es moche, sei bruta, t'es moche salope. T'es moche ce soir, t'es moche tout le temps..." Léna : "Porc, va f'enculo fucking silly pig ! Tu fais pas jouir, goret, tu bandes mou !" |
33. La main de Valdes déchire le corsage de Léna dont jaillissent les seins. (3") | Valdes : "Fais moi bander, putain, fais voir ta viande !" |
34. Léna debout dans la cuisine, GP profil sur son visage renversé en arrière, en sueur, elle se mord les lèvres et jouit, silencieuse, bouche ouverte. (8") | reprise des sons d'abattoir + halètements et râles de jouissance de Valdes |
35. Le couteau du boucher tranche les testicules d'un cheval. (2") | ambiance râles de plaisir (suite plan 34) |
36. Intérieur jour. Valdes, habillé comme depuis le début mais ne portant aucune trace de bagarre, regarde par la fenêtre (cadrage idem plan 13). Il fume une cigarette. La mise au point passe lentement de son visage au paysage extérieur (même immeuble que plan 13). (10") | musique (Fado) |
leitmotiv musicale à partir de la fin de la séquence 4Fréquence fixe par Ces Messieurs (album : "kak nié bolé") |
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Séquence 5 : cours magistral dans un amphi d'université (1'28") |
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81. Tête de squelette, plein cadre (8") puis lent zoom arrrière (40") découvrant le squelette et le professeur sur une estrade à côté de lui, une règle à la main qu'il pointe maniaquement sur les parties du squelette concernées par son discours, puis les premières stalles d'un amphi de faculté, quelques places occupées par des jeunes femmes, vues de dos. |
La musique laisse place à la voix off du professeur, diction type magistrale : "Si donc, pour ce qui est du faciès nous n'observons pas de traits distinctifs patents – rien de particulier sur le faciès, encore que... - il n'en est pas de même du squelette. Voyez la cage thoracique, fine, fragile, voyez le dessin délicat des courbes, observez la pâleur de l'ivoire... regardez... regardez ! Surtout : le bassin... surtout – le – bas-sin C'est un très beau bassin, c'est un bassin de femme, de femme nubile, mais dont on peut cependant parier qu'elle n'a jamais enfanté, hé hé... |
82 à 88. Plans larges alternés courts pris de profil gauche et droit des étudiantes attentives : maquillées comme des putes, ce sont les filles rencontrées dans la rue par Valdès. Elles ressemblent toutes à Léna. Les plans finissent sur un plan rapproché du professeur pointant le "trou ovale" absent sur le squelette. (40") | A quoi voyons-nous ça ? hé,hé… mais la cavité, bien sûr, la cavité ! large, bien sûr ! peu profonde et large, cependant, une cavité féminine, bien sûr, mais indemne, nette ! Ah ! Et encore, vous ne voyez pas les ligaments, on ne peut pas les conserver, hélas ! ils pourrissent, ils puent ! Disparues les branches du pubis, les tubérosités ! Disparues ! Quel dommage ! Et le trou ovale, qui se situe quelque part par là ! (il pointe vigoureusemet l'endroit) Disparu ! envolé le gentil petit oiseau !" |
Séquence 6 : cours dans l'ascenseur d'Eiffel - nuit dehors (1'28") |
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89. Tête du squelette plein cadre – cependant la lumière, assombrie, n'est plus exactement la même, ni le décor de fond (flouté). (4") | On entend distinctement le moteur de l'ascenseur derrière la voix du professeur qui continue : "Quoi d'étonnant, d'ailleurs ? Hé hé, une femme est une femme, non ?" On entend une brève plainte geignarde, on ne sait si elle est émise par un homme ou une femme. |
90. TGP doigt du professeur appuyant de manière insistante sur le bouton qui relance l'ascenseur. (2") | sons d'ambiance |
91 à 100. Les plans sont forcément rapprochés, les angles varient (à partir d'un angle zénital entrecoupé de quelques plans sur le squelette et le professeur, visage, mains, jambes) dans la cage d'ascenseur. Le professeur n'utilise plus de règle. On voit une fois son doigt faire repartir l'ascenseur. (35") | Le professeur (sur ambiance) : "Résumons nous : cavité pelvienne laxe, peu profonde, cambrure, regardez son sacrum : A nouveau la plainte. chez la femme, le sacrum est plus court et plus large que chez l'homme, l'os est dirigé plus oblique par l'arrière, si je pouvais vous la tourner vous le verriez, mais cette salope refuse, je le sais, c'est toujours comme ça." La plainte encore, deux fois de suite, la seconde plus insistante. "Pourtant, on lui donnerait pourtant le bon Dieu sans confession, regardez-la ! |
101. Plan rapproché tête et buste squelette. Soudain le professeur pointe sur la pommette gauche le même couteau à cran d'arrêt que celui du mac contre Valdès. A ce moment, en surimpression, apparaît brièvement le visage de Léna, que la lame du couteau entaille. (4") | Voyez, là, les os de son visage ! Vous ne remarquez rien ? ... La salope avait subi une opération de la face ! Toute la façade refaite !" |
102 à 112. Succession de plans courts serrés d'images d'abattoir, du visage sardonique du professeur, de son doigt relançant l'ascenseur, du visage et de la main du squelette et de la main de femme reçue par Valdès. (15") | Long cri de Valdès Le professeur : "Quelqu'un a une question ?" Valdès, affolé : "(mais) je ne vous ai jamais demandé la main de Léna !" |