coda elliptique à Octobre russe
Le samedi 20 février 2010, suite à la stimulante envolée critique de Clément Bulle sur son blog d'écrivain, en plein dans les vacances d'hiver de la France entière je lançais une souscription pour l'édition en livre d'Octobre russe, texte présent depuis janvier 2006 sur ce site, et alors déjà téléchargé 5893 fois. Je me permets de te faire observer que le pari était de taille, qui consistait à espérer qu'un texte déjà lu par autant de lecteurs et toujours disponible gratuitement au format .pdf pourrait trouver, sans le secours d'aucune distribution ni relai dans les médias autorisés, suffisamment d'acquéreurs pour, sinon rentabiliser au moins équilibrer le coût de son édition. Surtout lorsque, contactés depuis 8 ans, quelques "vrais" éditeurs de la place l'avaient tous refusé, la plupart au prétexte qu'il n'intéresserait personne (voir postface navrante, que tu aurais avantage à lire en entier si tu débarques ex abrupto sur cette page et veuilles bien néanmoins t'immerger dans cette coda épileptique).
Le vendredi 3 décembre 2010, malgré un rebond impressionant des téléchargements gratuits sur mon site (+ 900 depuis fin février), faut se rendre à l'évidence, la version éditée d'Octobre russe n'est pas un succès commercial (moins de 200 livres vendus). Du moins à ce jour...
... on peut toujours espérer, si ceux qui l'ont lu en parlent avec autant de ferveur que
- ces lecteurs d'un enthousiasme à me couper le souffle :
- Eugène Durif : J'ai reçu hier et lu dans la foulée Octobre russe, avec beaucoup de jubilation. J'aime beaucoup votre écriture, votre regard sur ce microcosme (vous en faites surgir le burlesque, parfois le dérisoire, toujours l'humain...)
- Régis Duffour : J'en ai terminé avec Octobre russe avec ce sentiment qu'on a toujours quand on referme un bon livre dont on attendrait une suite : le regret qu'il soit terminé et le vide que laisse son achèvement dans l'embarras et l'ennui des jours.
- Anne Roth Congès : Il est excellent ton bouquin, et bien que tu m'aies invitée parfois à sauter des pages, je n'en ai pas perdu une miette. Et ça c'est un tour de force parce que l'argument n'est pas en soi très excitant. Tu en fais, plus qu'un récit de voyage, un documentaire sur le Moscou d'après mur, sur le milieu de la culture et son exportation vers ces terres lointaines, sur une troupe de jeunes théâtreux à l'étranger, dans son quotidien. Ta description maniaque de tes faits et gestes pourrait fatiguer : eh bien non, et l'impression de vécu est saisissante.
- Muriel Wiatrowski : Octobre russe est une merveille. Merci de toi.
- Ghislaine Carrel-Billard : Octobre russe n’est pas un bouquin à avaler vite fait. Non, c’est un livre remarquable dans tous les sens du terme. Je prends mon temps, je le savoure, je le goûte comme une gourmet. Je m’y promène, je voyage sur place là-bas / ici. Merci de ce beau cadeau.
- Laurent Pellecuer : J'aime ce livre, donc - pas ce "bouquin", je n'aime pas les "bouquins"- d'une autre manière que j'aime La Chair. Les récits de voyage sont souvent cons. J'ai trois étalons en ce domaine : Le Voyage en Orient de Nerval, l'Histoire comique des États et Empires de la Lune d'Hercule Savinien de Cyrano Bergerac, et l'Apollonius de Philostrate. Ayant réduit l'étendue de mes lectures, je les choisis avec une précision maniaque et dandyesque. Je ne sais pourquoi, mais vos livres y figurent en bonne place (pour l'instant).
- Anne Françoise Kavauvea : Octobre russe fait partie des livres - rares dans la littérature du moment, qui vomit régulièrement poncifs et cabotinage - à m'avoir accompagnée pendant ces quelques jours de lecture attentive (et attendrie parfois). Il est habité d'une voix originale, vivante (c'est l'une des qualités qui m'a le plus séduite), riche ; un souffle généreux et révolté à la fois.
- Myriam Hirèche : (...) Il y a aussi des envolées superbes, comme le passage sur la géographie secrète des espaces imaginaires, celui, encore plus stupéfiant, sur le secret des portes russes - d'un seul coup, j'ai eu l'impression que vous aviez dégoté l'une des clés de la résistance-persistance de l'âme russe, face à la brutalité de sa révolution, non sans espérer que ses mutations post soviétiques ne feront pas céder les gonds ! C'est presque un concept à lui tout seul, qui pourrait engendrer un autre livre. (...) On se laisse embarquer à folle allure, stupéfaits par ce que ce récit parvient à condenser en si peu de temps, et l'on referme Octobre russe avec la jubilatoire impression, d'avoir enfin compris quelque chose à ce pays. Et sachant qu'on le relira, bien-sûr.
- Reine Bale : Oh, je ne suis vraiment pas de ceux qui se laissent berner par les exotismes de vignette que nombre de récits de voyage nous servent avec truelles de couleurs locales, lumières artificieuses d'un folklorisme pré-conçu dans la tête du voyageur avant même qu'il ait écrit trois lignes, la fausse authenticité de la découverte de l'Autre mâtinée de remarques ethnico-fascinées. Je suis devenue rude avec le temps ; et pourtant, Serge Rivron a su me prendre par la main, m'embarquer doucement dans son voyage avec les mots tranquilles de celui avec lequel on partage des déambulations dans une ville inconnue, tout yeux dehors, sans pour autant surenchérir le geste de la parole par rapport à celui du regard. Dans cet équilibre qui ne juge pas, on arrive pourtant parfaitement à comprendre des choses importantes et paradoxales sur l'état de chrysalide du pays, dans cet entre-deux de la mue ; dans cette traversée entre deux états, on verra naître une pièce de théâtre, comme une rime plastique de la grande histoire : l'accouchement d'un projet collectif avec ses exaltations, ses convulsions, ses empêcheurs, ses souteneurs plus ou moins crédibles...la difficulté sempiternelle du créateur qui se heurte à l'inertie des instances officielles. Finalement, en lisant ce livre, j'ai eu l'impression qu'il y avait une grosse part de modèle soviétique dans notre France : la couleur des banlieues, l'urbanisation enlaidissante, la bureaucratie, la langue de bois de tous les officiels.Voilà pourquoi j'ai trouvé que ce livre était réussi : comme une façon habile de nous tendre un miroir.
m'écrire pour commander Octobre russe...
...l'adresse de commande est dans la petite fenêtre pop-up qui vient de s'ouvrir sur ton écran